Fibre optique : SFR et Bouygues réclament 330 millions d’euros à Orange, ambiance électrique garantie

Dans le monde feutré des télécoms français, la fibre optique vient de raviver les tensions. Et cette fois, c’est du sérieux : SFR et Bouygues Telecom réclament à Orange la coquette somme de 330 millions d’euros. En cause ? Une querelle bien technique… mais aux conséquences très concrètes.

Une histoire de raccordement… et de gros sous

Derrière chaque petit boîtier fibre qui trône fièrement dans 24 millions de foyers, il y a une mécanique bien huilée. Ou presque. Historiquement, Orange installe la fibre jusqu’en bas des immeubles, laissant ensuite le soin à ses rivaux de connecter les appartements. Un deal prévu pour être rentable sur 20 ans.

Sauf que voilà : quand un abonné change de crèmerie, les opérateurs comme SFR ou Bouygues ne sont remboursés que si la ligne est réutilisée… ce qui n’est pas toujours le cas. Résultat : des investissements qui partent en fumée et des opérateurs qui voient rouge.

Fraude, doublons et techniciens mal encadrés

Cerise sur le câble : certains techniciens sous-traitants (payés bien plus pour une installation neuve que pour un simple raccordement) auraient pris quelques libertés. Résultat ? Des poses fictives, des doublons dans les bases de données et une traçabilité des lignes complètement embrouillée.

L’ARCEP, le gendarme des télécoms, a récemment donné raison à Bouygues Telecom, qui souhaite être remboursé dès qu’un client le quitte. Orange a bien tenté de faire appel, mais la justice n’a pas suivi.

À chacun sa stratégie : procès ou compromis

Ni une ni deux, Bouygues a déposé plainte devant le tribunal de commerce de Paris pour réclamer 152 millions d’euros. SFR, de son côté, réclame 180 millions. Autant dire que les hostilités sont officiellement lancées.

Seul Free joue la carte zen. L’opérateur de Xavier Niel, pourtant coutumier des piques bien senties, a préféré négocier un nouveau contrat avec Orange. Résultat : une formule de remboursement mise à jour, et les comptes soldés sans passer par la case tribunal.

Et pour les abonnés dans tout ça ?

Si ce feuilleton judiciaire s’éternise, il pourrait bien finir par impacter le portefeuille des abonnés. Car au bout de la chaîne, ce sont souvent les clients qui trinquent via une hausse des tarifs.

Pour le moment, les opérateurs gardent le silence. Mais une chose est sûre : dans la bataille de la fibre, le courant ne passe plus très bien.