Free cookie consent management tool by TermsFeed Update cookies preferences

Panne géante au Portugal : quels réseaux mobiles ont tenu bon ?

Panne géante au Portugal : quels réseaux mobiles ont tenu bon ?
Crédit illustration : UL Média
Le 28 avril 2025 à 12h33 (heure de Paris), l’Espagne a perdu 15 GW de production électrique en quelques secondes. Résultat : le Portugal, qui dépend de son voisin pour près d’un tiers de son électricité, s’est retrouvé dans une situation explosive.
Le système de protection portugais s’est enclenché automatiquement : centrales à l’arrêt, déconnexion d’urgence avec l’Espagne, et bascule en mode « îlot » pour éviter des dégâts en cascade.
Malgré l’ampleur du choc, le Portugal a réussi un petit exploit : remettre son réseau électrique sur pied en moins de 11 heures. Impressionnant.
Le pays est resté autonome pendant plusieurs jours… avant de reprendre les importations d’électricité depuis l’Espagne à partir du 8 mai.
Mais pendant ce temps-là, côté télécoms, c’était un vrai stress test. Quels opérateurs sont restés en ligne ? Qui s’est effondré ? UniversLivebox vous raconte.

Vodafone : KO en moins de deux

Vodafone Portugal n’a pas tenu longtemps, dès les premières minutes du black-out, le réseau mobile s’est effondré dans une grande partie du pays, de mon côté, impossible de joindre mes proches abonnés à Vodafone : à chaque appel, la même annonce tournait en boucle :

« Vodafone Portugal informe que le numéro que vous tentez de joindre est indisponible ou se trouve dans une zone sans couverture réseau. »

Un silence radio total, et au pire moment possible, dans plusieurs cercles techniques, la conclusion est claire : Vodafone a été le premier à tomber. Pas franchement rassurant.

Digi : bon départ, mais chute brutale

Digi, l’opérateur low-cost qui monte, a créé la surprise, dans les premières heures, son réseau a plutôt bien tenu, plusieurs antennes ont continué de fonctionner grâce à leurs batteries de secours, un bon point.
Mais à 17h25, tout a basculé, son cœur de réseau, hébergé dans un datacenter, s’est retrouvé sans alimentation.
Résultat? blackout complet, même pour les clients en itinérance, tout le monde coupé.
Je connais personnellement l’origine de cette panne, mais je ne peux pas l’expliquer ici, ce qu’on peut dire, c’est que le manque de redondance a coûté cher, digi a mis plus de 38 heures à redémarrer, un vrai coup dur, malgré un début prometteur.

NOS : la stratégie de l’endurance

Face à la tempête, NOS a plutôt bien joué sa carte, certes, il y a eu des pannes localisées, mais une bonne partie du réseau est restée opérationnelle plusieurs heures.
Par exemple, ma sœur cliente du forfait WTF (NOS) est restée joignable jusqu’à 18h, depuis la France, preuve que les antennes locales avaient encore du jus.
Ce n’est pas un hasard, selon plusieurs sources techniques, NOS aurait activé un mode “économie d’énergie”, en limitant chaque site à une seule fréquence par technologie (2G, 4G, 5G), une manière maligne de maintenir un service minimal un peu partout, sans tout faire sauter.
Ça a tenu un moment… puis vers 19h, les antennes ont commencé à lâcher, une par une.

MEO : la force tranquille

MEO a également bien résisté, plusieurs coupures ont été signalées, mais dans de nombreuses zones urbaines, le réseau mobile a continué de fonctionner jusqu’en début de soirée.
Un de mes proches, client prépayé sans crédit, a pu appeler, envoyer des SMS et utiliser Internet jusqu’à 18h15 dans la région de Lisbonne plutôt costaud.
Derrière cette performance, il y a du concret : les antennes de MEO ont récemment été équipées de batteries Huawei nouvelle génération, plus compactes et plus endurantes.
Mais ce n’est pas tout : MEO a aussi désactivé les services non essentiels, limité l’usage des données, et appelé ses clients à n’utiliser le réseau qu’en cas de besoin réel  via messages dans l’appli MEO, réseaux sociaux, et même une annonce audio sur le service client.
Cerise sur le gâteau, pendant la panne, les clients sans crédit ou avec des factures impayées ont pu passer des appels gratuitement.
Une décision rare… et saluée.

En résumé : une vraie mise à l’épreuve

Ce black-out n’a pas seulement coupé la lumière, il a surtout mis à nu les failles et les forces des réseaux télécoms du pays.

  • MEO et NOS ont tenu bon plus longtemps que prévu, grâce à des choix techniques intelligents et une bonne anticipation.
  • Digi a impressionné au début… avant de s’écrouler, faute de plan B.
  • Vodafone, quant à lui, a été hors-jeu très rapidement. Et pour beaucoup d’utilisateurs, c’est une grosse déception.

Ce genre de crise rappelle à quel point la stabilité des télécoms est cruciale, même juste pour dire « tout va bien » à ses proches.
La présidente de l’ANACOM, Sandra Maximiano, l’a d’ailleurs bien résumé :

« La majorité des opérateurs n’étaient pas prêts pour une panne d’une telle ampleur. Des audits sont en cours, et des évolutions sont à prévoir. »